« C’est la première et dernière fois que je vais parler sur ce ton, parce que je n’en aurai pas de nouveau les moyens. J’ai connu, à moins de trente ans, ce que d’aucuns ignorent peut-être toute leur vie : la fête est finie. Je suis pieds nus sur le carrelage et je vais prendre froid mais je ne peux plus me taire. Ce soir, je ne serai pas une carpe, c’est terminé. Cette nuit, je me pose comme je subjectif absolument, c’est-à-dire qui relève du sujet défini comme être pensant, bien que je n’ignore pas que nous sommes l’étoffe dont la société habille ses modèles. »
« Depuis longtemps, je savais qu’il me faudrait un jour revenir à cet Equarrissage qui en 1996 me « sauva » littéralement la vie. Hantée par le suicide de façon paroxystique cet été-là, je puis dire que l’écriture de ce texte me tint lieu de respiration pendant des mois. »
L’écrivain s’avance dans le « désordre noir » des choses, sonde les profondeurs obscures du corps et tente l’impossible saisissement de soi. Rarement l’existence aura été aussi violemment questionnée. De ce voyage au bout de la vie, Lorette Nobécourt nous rapporte des visions fulgurantes.