Le plongeur de Paestum

En nous, la vie des morts

Grasset, 2006 - Sous le nom de Lorette Nobécourt

Incipit

«A cinquante mètres au-dessous du niveau de la mer, on ne souffre plus. L’oxygène pur annihile toute douleur. Le coeur bat à huit pulsations minute. Je suis sûr qu’il y a là une vie d’une matière insoutenable.

Peut-être ne peut-on pas s’installer doucement dans une nouvelle vision du monde, peut-être faut-il chuter d’un seul coup et braquer les yeux vers le ciel pour tenter d’en saisir une représentation neuve? Peut-être faut-il passer de la surface à la profondeur la plus totale, sans apprivoiser notre peur des grands fonds, là où l’on ne soupçonne aucune lumière. Muter. Peut-être est-ce cela qu’il faut, oui. Mais comment?

Je suis encore à la surface, avec dans la poitrine de gros sanglots, comme des truites qui remuent lentement sous mon plexus. Et pourtant, je crois que je vais pleurer bientôt.»

4e de couverture

« Finalement cela commence de bonne heure un miracle. Il faut des années pour lui donner une forme, il faut d’immenses peines et d’immenses chagrins, jusqu’au moment où la vie vous prend tout entier. »

Après le suicide de son ami d’enfance, Nortatem se retire en ermite dans une cabane du Vermont. Loin de tout, il fume, boit, marche et se souvient. Ce travail de deuil l’ouvre peu à peu au monde sensible.

Il rencontre des êtres qu’il ne voyait pas jusqu’alors : une vieille Indienne énigmatique et voluptueuse, un voisin rustre et sa fille envoûtante… Il correspond avec des femmes absentes. Les personnages qui peuplent le monde de ses rêves, rejoignent les héros de papier de ses lectures quotidiennes qui nous emportent avec lui, en tous lieux et à toutes époques, dans la passion et le folklore des contes.

Un roman profond et puissant tissé de fils subtils entre la légende et les jours ordinaires, dans un décor primitif où l’homme qui lit console et sauve l’homme qui vit.


Presse