« L’avion qui relie Marseille à Madrid est tout petit. Quinze rangées de quatre places. Derrière moi, deux hommes à la voix grave évoquent leur correspondance pour Dakar. L’un connaît le pays, l’autre non. L’un a arrêté de fumer, l’autre non. C’est l’homme familier de Dakar qui fume encore. L’autre met des patchs. Ils se racontent tout ce que les gens se racontent dans ces situations. Fumer, le plaisir, bla, bla, ne pas fumer, la santé, bla, bla, bla. Ils ne parlent pas de la vraie chose. L’addiction. La consolation. La compensation. J’ai arrêté de fumer il y a quelques mois avec une joie indescriptible. Celle de ne plus être obligée de fumer. »
Y a-t-il un monde au bout du monde? Un secret à découvrir aux confins de ces terres sauvages où ce n’est plus l’homme qui habite la nature mais la nature qui tolère l’homme? Un hiver, Lorette Nobécourt part seule au Chili pour réaliser «ce rêve très grand et très ancien d’aller un jour en Patagonie».
De Valparaiso jusqu’à en Terre de feu, en bateau, à pied, en bus, l’auteur nous emmène au bout du monde où se dévoilent, à travers des paysages inouïs, les contours de cette Patagonie intérieure que nous portons tous, espace libre et sauvage dont nous est révélée la géographie intime.