«1.
Qui s’est tenu dans le haut mur du silence
Cerné de pierres
A l’heure nue ?
Était-ce moi
Toi qui marchais
Dans les matins immobiles
En ta demeure sèche
Découpée au ciseau par la question du sens ?
Dans les mots
Sans parole
Sans plus pouvoir nommer notre soif
Nous étions là
Caressés par la main inquiétante
D’un silence noir
Réduits à nous-mêmes :
Cet éclat de chair
Ivre d’esprit
Est-ce vous qui avez patienté
Jusqu’au jour dernier
Pour que l’Homme soit davantage
Qu’une possibilité ?
Ils vont et viennent
Dans le fracas du monde
Nous demeurons
Élaborés de lumière
Pleins d’absolu et de misère
La peine étire nos cartilages muets»
L’arbre vert dans mon ventre
Aux racines atrophiées
Pleure
Un escalier descend
Dans le vide
Pour se hisser
Jusqu’à la vérité
L’enfant tombé
Sur le sol du ciel
Son corps mou
Entre mes bras
Un jardin de cils
Dans mes poumons d’orfraie
Hulule ses paupières ressuscitées