Le plongeur de Paestum

Horsita

Grasset, 1999 - Sous le nom de Lorette Nobécourt

Incipit

« (…) C’est une croix que la vérité. Je vous parle pourtant d’un abysse où les mots n’ont plus sens. Il ne fallait pas exagérer. C’était cette histoire là d’Horista que je voulais conter. Et la Pologne, surtout la Pologne, le père engrossé de cette Pologne comme une géographie sanguine et brune. Dans l’oratorio de mes veines, j’avais cette funèbre aptitude. Quelque chose était tailladé dans ce sang-là.
La peau des varans, hélas, est aussi douce que celle des grands brûlés. Il y eut le dernier coup de lance-flammes, et puis plus rien. Ma langue s’est repliée en ma bouche comme un petit animal timide et ventru. C’était cette histoire-là que je voulais conter : Horsita était nue, couchée au fond du couloir »

4e de couverture

Son père avait vingt ans en 1940. Il collectionnait les soldats de plomb. Il aimait l’ordre des beaux quartiers. Il possédait un couteau dans sa gaine de cuir noir. Mais où se cachaient donc les secrets inavouables de la guerre ?

Hortense, sa fille, a « les yeux beiges, les yeux trempés, les grands yeux beiges épuisés de nerfs et mouillés à l’eau de source ». Hortense cherche la vérité sur son père. Elle fouille le passé, elle interroge les siens. Est-il innocent ? Victime ? Coupable ? De quelle atrocité ? Et comment la dire ? Et s’il était, comme chacun d’entre nous, tout cela à la fois ?

Construit en rebonds et en doutes, en supplications et en cris, en violences et en caresses, en rires et en larmes, ce roman-enquête est écrit dans une langue houleuse. Lorette Nobécourt règle ses comptes. Avec elle-même. Avec la mémoire. Avec la barbarie des camps. Avec le langage qui ne suffit plus « pour ceux de l’après ».

C’est le livre d’un amour impuissant d’une fille pour son père.


Édition J'ai lu

Presse